Le CNMC affirme que le soi-disant projet de loi sur la laïcité du gouvernement de la CAQ crée des citoyens de seconde classe

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Les craintes grandissent dans la communauté musulmane alors que le CAQ dépose ‘Bill 21’ aujourd’hui

(Montréal – 28 mars 2019) Le bureau québécois du Conseil national des musulmans canadiens (CNMC), une organisation de premier plan en matière de défense des libertés publiques et de défense des droits civils, affirme que le projet de loi sur la laïcité (Bill 21) déposé par le gouvernement de la Coalition Avenir de Québec (CAQ) rendra les musulmans du Québec et autres communautés minoritaires, citoyens de seconde classe.

«Le gouvernement de la CAQ a présenté cette législation discriminatoire sans aucune consultation des communautés touchées. Si ce projet devenait loi, les musulmans du Québec seraient confrontés à un ensemble de circonstances et de perspectives socio-économiques très différent de ceux qui les entourent. Le Québec est une société démocratique, progressive et inclusive. Pourtant, ce projet de loi est régressif et va clairement à l’encontre de ces valeurs fondamentales », a déclaré la porte-parole de CNMC Québec, Sarah Abou-Bakr.

Le projet de loi interdirait le port du hijab, de la kippa et du turban aux fonctionnaires, y compris aux enseignants, aux administrateurs d’école, aux avocats de la Couronne, aux policiers, aux agents de correction et à d’autres.

«Sous le prétexte de laïcité, cette législation interdit en effet le port du hijab dans la fonction publique québécoise, compte tenu du nombre écrasant de personnes touchées qui seront des femmes musulmanes. La laïcité, c’est que l’État protège la liberté de religion pour tous les Québécois et ne contraigne pas les citoyens à se conformer à ce que la majorité veut », a déclaré le directeur général du CNMC, Ihsaan Gardee.

«Le Québec cherche naturellement à trouver un moyen de composer avec une société de plus en plus diversifiée tout en protégeant sa culture francophone distincte. Mais la suppression des libertés et des droits fondamentaux de certains Québécois ne fera que renforcer la division », ajoute Abou-Bakr. «Le gouvernement de la CAQ ne peut prétendre protéger le droit d’être différent tout en discriminant les Québécois qui sont eux-mêmes différents. Nous discuterons avec les Québécois de la façon dont ce projet de loi ne protège pas la société distincte du Québec et met en péril son avenir en tant que lieu fort et prospère».

Le projet de loi d’aujourd’hui a invoqué la «clause nonobstant», rarement utilisée, dans le but de passer outre aux contestations juridiques futures de la législation. Mais selon le CNMC, la lutte pour la défense des droits des communautés minoritaires au Québec ne fait que commencer.

«L’utilisation de la clause dérogatoire par le gouvernement de la CAQ est un aveu tacite que ce projet de loi ne serait pas conforme à la Constitution. L’équipe juridique du CNMC entreprend un examen minutieux du projet de loi afin de déterminer les options existantes pour contester cette législation discriminatoire », a déclaré Gardee.

Le CNMC est une organisation indépendante, non partisane et à but non lucratif, qui joue un rôle de premier plan dans l’engagement civique musulman et la promotion des droits de l’homme.

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